Prologue
Non, il n'y a pas de nouvelle bibliothéconomie
1.1. Internet n'est pas une bibliothèque
1.2. Internet est bibliothéconomiquement traitable
1.3. La collection numérique locale est bibliothéconomiquement traitable
Oui, une nouvelle bibliothéconomie émerge
2.1. Une nouvelle économie
2.2. De la bibliothéconomie à la globalisation du traitement de l'information
2.3. Une politique documentaire formalisée
2.4. De l'heuristique de la quête à celle de la trouvaille
2.5. Du public local au public atopique : Extension du domaine de la diffusion
2.6. Attentes des usagers vs. traditions des bibliothécaires
2.7. La nouvelle conservation
2.8. Institutions réelles et communautés virtuelles
Que reste-t-il ?
3.1. Vers deux bibliothéconomies, ou une bibliothéconomie à deux vitesses
3.2. La " bibliothéconomisation " de la société
3.3. Le devoir de mimétisme
Épilogue
4.1. Le Même et l'Autre
4.2. Cohérence vs. ouverture
4.3. Besoin de réconfort vs. nécessité de l'inquiétude
4.4. Veille vs. action
Notes
Il ne faut pas être trop pressé pour découvrir, dans la cohue des phénomènes,
le principe nouveau qui va bouleverser le monde
L'an 2000 bruit d'une expression envahissante : la nouvelle économie. Sans doute les organisateurs y ont-ils pensé pour proposer le titre de cette communication. S'agit-il d'une mode passagère, qui alimenta une bulle spéculative qu'on dit déjà dissipée avant la fin du printemps, ou de l'émergence d'un nouveau cycle ? Malgré l'absence de recul on se doute déjà de ce qu'il peut en être d'une nouvelle économie. Et d'une nouvelle bibliothéconomie, induite par le développement du numérique et des réseaux ?
En dialecticien nous examinerons d'abord en quoi il n'y a pas de nouvelle bibliothéconomie, puis en quoi il y en a une, avant de rassembler les éléments de ce tableau éclaté.
Même si Internet n'est qu'une partie de la question, qu'un élément parmi d'autre du nouveau paysage dans lequel doit se débattre la bibliothéconomie, il en est, pour le moment du moins, une figure essentielle. Nous examinerons donc dans un premier temps quelles questions il pose à la bibliothéconomie.
1.1 Internet n'est pas une bibliothèque
1.1.1 Internet comme absence
Dans son article Why the Net is not a library paru en 1999 dans le numéro 1 de la FID Review(1), la bibliothécaire américaine José-Marie Griffith énumère les raisons qui disqualifient Internet comme objet bibliothéconomique : absence d'exhaustivité, absence de stabilité, absence de validation, absence de catalogage réel.
La première est patente, et malgré son énormité le seul Web est bien loin de valoir la somme des bibliothèques réparties dans le monde.
La seconde se décline en instabilité temporelle (la durée moyenne d'une page Web est de quelques mois) et spatiale (la fameuse annonce " this page has moved ").
La troisième est trop souvent soulignée pour qu'on y revienne : si relatifs que soient les repères éditoriaux et quoi qu'on pense de la validation par les comités de lecture ou de rédaction, ils apparaissent comme des filtres solides devant cet immense espace d'autoédition que constitue Internet.
Enfin les outils et méthodes de recherche sur Internet peuvent apparaître brutaux devant la précision du catalogage traditionnel des bibliothèques.
1.1.2 La question de l'unité bibliographique
Si la question du catalogage se pose, c'est notamment parce qu'il repose toujours sur la détermination d'une unité bibliographique au niveau de laquelle est établie une description et sont organisés des accès. Or Internet apparaît comme un espace rebelle à l'isolement de telles unités, soit qu'il apparaisse comme un ensemble flou, soit que les unités soient liées à l'infini, hiérarchiquement ou non. .
1.1.3 Et finalement... Internet représente la fusion
Consacrant la fusion d'éléments auparavant vécus comme séparés (le texte, l'image et le son, mais aussi l'information et la communication, la consommation et la création, la culture et le jeu, le commerce et le crime organisé ou non, Internet apparaît comme un chaos bibliothéconomiquement incorrect.
On peut estimer à l'inverse qu'Internet est traitable avec les armes de la bibliothéconomie, ce qui demeure une façon de prétendre que cette dernière ne change pas.
1.2.1 Identification
Au-delà du syndrome des ensemble flous, on peut facilement déterminer des entités qui présentent toutes les caractéristiques nécessaires pour leur identification et leur accessibilité ; ce sont
Il existe également des outils de localisation. On peut présenter l'URL comme un principe universel de cotation (détermination de l'emplacement physique d'une ressource) qui s'est répandu en quelques mois à travers le monde aux alentours de 1992.
Enfin des systèmes d'identification proprement dits, tels que le DOI (Digital object identifier) se mettent en place.
1.2.2 Description et indexation
Des outils d'accès se sont rapidement mis en place, reposant comme il se doit sur la description et l'indexation. On peut les classer schématiquement en trois familles :
1.2.3 Recherche
Les outils de recherche présentent souvent les même caractéristiques que les catalogues informatiques de bibliothèque traditionnels : recherches simplifiée, recherche par type de point d'accès, opérateurs booléens.
Chez les bibliothécaires eux-mêmes, on voit se développer un éventail de pratiques bibliothéconomiques qui vont de la simple liste de liens, c'est-à-dire de la liste bibliographique, à l'intégration dans un catalogue en format MARC(2).
1.3 La collection numérique locale est bibliothéconomiquement traitable
Nous aurons encore moins de difficulté à démontrer qu'une collection numérique locale obéit aux canons les plus traditionnels de la bibliothéconomie
1.3.1 Constitution du fonds
Celui-ci se constitue :
1.3.2 Description, indexation, recherche
Depuis la parution en 1999 de la norme NF Z 44-082 relative à la description des ressources électroniques, fondée sur l'ISBD(ER)(3), nul n'est plus censé ignoré qu'on peut décrire des ressources électroniques locales et distantes avec les normes habituelles des bibliothécaires, ce qu'ont également pris en compte les formats MARC, avec notamment une position codée du guide notant le caractère électronique de la ressource et une zone 856 dédiée à l'accès en ligne notamment par URL.
1.3.3 Mise à disposition
La mise à disposition du public sur place de ressources électroniques nécessite certes un appareillage, mais c'était déjà le cas pour d'autres supports. Quant au prêt, il est possible dès qu'un support portable est utilisé (du cédérom au livre électronique dit e-book).
Retournons le bâton dans l'autre sens et dégageons les nouveautés radicales induites par le développement du numérique et des réseaux.
C'est sous le signe de l'économie que la nouveauté se laisse d'abord lire, si nous entendons ce terme au sens de production et d'échange de produits et de services, qu'ils soient marchands ou non marchands, c'est-à-dire liés ou non à un échange monétaire.
2.1.1 Guerre de mouvement et territoires : extension du domaine de la lutte(4)
C'est une banalité de dire que le développement du numérique et des réseaux bouleverse les métiers(5). Il se dit qu'il change des métiers existants, qu'il en fait disparaître, qu'il en fait naître de nouveaux. Mais l'important est qu'il semble déplacer l'équilibre entre les métiers, qu'il déplace les frontières, fait à chacun tout à la fois espérer une extension de leur territoire et craindre leur réduction.
Sur un fond d'activités privées où la fragilité de start-up déficitaires cache la prospérité de certains éditeurs électroniques, les bibliothèques se voient tout à la fois confirmer, menacer et étendre leurs missions et activités.
La bibliothèque conservatrice est confrontée au caractère massif et instable de la masse numérique en circulation. Elle doit se faire confirmer et adapter par la loi ses missions de dépôt légal mais aussi se préparer à capter elle-même les données à archiver plutôt de d'attendre qu'on les lui achemine. Le nouveau modèle de distribution est en effet, qu'elle que soit l'importance du push, essentiellement fondé sur l'initiative du client, ce terme étant entendu au sens économique comme dans son acception informatique : le client " tire ", décharge, imprime.
La bibliothèque redistributrice, fonction principale de la plupart des établissements, voit s'étendre son champ de produits à diffuser par prêt, consultation sur place mais aussi consultation à distance, ce qui complique singulièrement le diptyque prêt / usuels mais étend également les possibilités de diffusion, en particulier leur rayon d'action. Mais les franchises que la bibliothèque avait conquises dans la diffusion des supports préexistant, outre qu'elles lui sont in extremis contestées (c'est l'affaire du droit de prêt), ne lui servent de rien pour les nouveaux supports et modes de diffusion qu'elle doit nécessairement traiter si elle entend demeurer contemporaine. Il lui faut renégocier le droit à redistribuer, droit qui peut lui être dénié ou vendu chèrement.
La bibliothèque productrice fut jusqu'ici assez timide. Elle produisait surtout des documents en relation avec ses activités propres : bibliographies, catalogues d'expositions. Elle produisait souvent sans s'en rendre compte, sans se penser comme productrice, comme en témoigne le fait qu'elle songeait rarement à conserver et encore moins à cataloguer ses propres publications. Elle produisait déjà depuis une à deux décennies des documents numériques, ne serait-ce que pour n'en faire que du papier. Or elle se trouve aujourd'hui, en tant que détenteur d'un savoir faire en matière de documents structurés, en capacité de prendre en charge au moins une partie de l'activité de production de documents de sa collectivité de rattachement, puisqu'il est clair aujourd'hui que dès le stade de la production, il importe de structurer en vue d'un archivage pérenne, d'une édition sur divers support, mais aussi d'une description et d'une organisation des accès, ce qui est très proprement une problématique documentaire. La bibliothèque productrice, ainsi entendue, se profile déjà dans le monde universitaire. Il est moins évident de l'entrevoir dans les collectivités locales, mais rien n'empêche de supposer qu'elle sera amenée là aussi à assumer ce rôle, conjointement avec les services de documentation.
2.1.2 Quelle nouvelle économie de l'information, de la culture et des loisirs ?
La bibliothèque n'est pas a priori concernée par l'ensemble de la nouvelle économie, celle-ci comportant par exemple la banque et la Bourse. Mais de larges pans de cette économie, qui touche à l'information, à la culture et aux loisirs, font désormais partie de son paysage.
On assiste clairement à une extension du domaine de la marchandise, ce qui est conforme au mouvement continu de l'économie libérale. Cette extension pourrait se traduire à une mercantilisation généralisée, au sens où chaque service, chaque prestation, chaque acte de lecture serait par principe tarifé. Cette tendance placerait la bibliothèque soit comme lieu et redistributeur du paiement à l'acte, ce qui la ferait balancer entre l'augmentation de ses charges et la retarification à l'utilisateur final, soit comme concurrente supposée déloyale de services marchands, au risque de lui voir restreindre son champ de diffusion.
Ces remises en cause se situent dans un contexte technique (la généralisation du modèle client serveur sur lequel repose le World Wide Web) qui a aboli la distinction entre la consultation et l'appropriation, entre le voir et l'avoir : consulter une page Web c'est lire un fichier préalablement déchargé sur le disque dur du poste client. On n'avait jamais cherché à tarifer la copie inversée d'un fragment de document tapie au fond d'une rétine. Mais le répertoire cache d'un disque dur est une bien piètre cachette, à la merci du moindre contrôleur numérique. Un des enjeux de la période est donc la perpétuation d'un service public de l'information, de la culture et du loisir, qui se décline en deux volets :
Conçue comme un ensemble de techniques et de pratiques permettant de faire fonctionner un service de bibliothèque, la bibliothéconomie pouvait paraître comme un ensemble clos sur lui-même. Or toute clôture est par principe remise en cause par le mouvement de globalisation(6) dont le numérique en réseau est un agent particulièrement puissant.
2.2.1 De l'information secondaire à l'information primaire
La tradition bibliothéconomique n'a jamais ignoré les contenus mais tout son effort de formalisation s'était pour l'essentiel cantonné à la référence. Les normes puis les formats élaborés par les bibliothécaires concernaient l'information primaire, et c'est celle-ci que les bibliothèques ont pour l'essentiel, durant les trois dernières décennies du 20ème siècle, informatisées.
Or la généralisation du tout numérique abolit la frontière matérielle et la rupture de traitement entre l'information secondaire et l'information primaire. Professionnels de l'un, les bibliothécaires sont en train de devenir ceux de l'autre. Ils s'y trouveront en pays de connaissance, car ils ont la culture du document structuré. Ils savent ce que c'est qu'un élément répétable, qu'un élément obligatoire. Après avoir fait naïvement fait du numérique avec un traitement de texte ou un logiciel de PAO, ils vont très consciemment faire du document structuré en XML.
Mais allons plus loin : c'est le principe même de répartition entre information secondaire et primaire qui est mis en cause. D'une part, le document primaire peut contenir lui-même tous les éléments nécessaires à sa description et à son accès, notamment grâce aux métadonnées, mais de toute façon s'il est correctement structuré. D'autre part, puisqu'il est évident que les bibliothèques continueront à gérer des collections souvent massives de documents dits " physiques ", la conception même de l'information bibliographique évolue. Elle s'enrichit de notions nouvelles telles que les références au droit (entendez la tarification), mais plonge aussi plus profondément dans le document primaire, par lés résumés, les quatrièmes de couvertures, les sommaires et tables des matières. C'est à terme tout l'appareil d'indexation du contenu qui est appelé à exploser.
2.2.2 Des normes bibliothécaires aux standards communs
Les bibliothécaires ont élaboré des normes puis des formats qu'ils ont été les seuls à concevoir, discuter, publier, utiliser et comprendre. Ils n'ont jamais réussi à les faire adopter par les autres secteurs de la chaîne du livre et de l'information, si l'on excepte leurs fournisseurs de données bibliographiques et de systèmes de gestion, qui y étaient commercialement contraints.
Dans le contexte de globalisation de l'information, la persistance de formats propres à une catégorie est tout à fait improbable. Elle n'est au demeurant pas souhaitable. Les formats d'échanges ont été des formats d'échange entre nous(7). Il n'y a plus d'" entre nous " : l'information est appelée à circuler de par le monde et à être traitée par l'ensemble des secteurs concernés.
La voie est donc naturellement ouverte pour des standards communs, et le paysage est d'ores et déjà largement balisé. Signe des temps, un des acteurs clés de cette nouvelle standardisation est le W3C (World Wide Web Consortium), c'est-à-dire un groupe international, informel et pluriprofessionnel. Et un des cadres structurant émergeant est d'ores et déjà hégémonique, sinon dans les applications et les outils de production, du moins dans les perspectives et les projets : XML (eXtended Mark-up Language)(8).
Est-ce à dire que tout le capital normatif accumulé par les bibliothécaires est en passe d'être dilapidé ? Nullement. Bien au contraire, leur contribution à la construction du nouveau paysage est essentielle. Il suffit tout simplement de dégager les éléments bibliographiques de la gangue de codes dans lesquels ils sont emprisonnés. Les ISBD présentaient une fusion des éléments et des codes, et la culture professionnelle s'est en partie construite sur cette fusion. Mais les formats MARC ont déjà représenté un transfert d'éléments dans un nouveau cadre normatif. Le temps est venu d'une nouvelle migration. Le trésor, ce ne sont pas les codes, ce sont les éléments. XML par exemple n'est qu'une structure générale de format, une règle du jeu pour définir des éléments dans le cadre de DTD (Document Definition Type).
On peut simplement espérer que cette transmutation, les bibliothécaires auront la sagesse d'y procéder au prix de la souffrance d'une certaine simplification. Leurs normes étaient parvenues à un degré de complexité qu'il serait déraisonnable d'aggraver. Il ne s'agit en tout cas pas de faire du passé table rase, mais de faire table commune, avec des invités qui, dépassant leurs dialectes respectifs, apprennent à se parler. Occasion d'une guerre des métiers, la révolution numérique offre aussi une chance pour leur convergence dans l'utilisation d'outils et de standards communs.
2.2.3 De l'appropriation symbolique par une caste au work-flow universel
Cette mutation, dont pourrait ne rendre compte que techniquement, a également une portée psychosociologique. Les bibliothécaires ont toujours marqué leurs livres de leurs tampons, reliures, cotes et autres tatouages et stigmates, comme s'il leur fallait se les approprier symboliquement en les intégrant dans leurs collections. Mais le rite de passage ne comporte pas seulement des aspects matériels. Il est aussi intellectuel, par la double opération de la description et de l'indexation. Ce n'est pas pour rien que le catalogage est vécu par beaucoup comme le cœur du métier de bibliothécaire.
Or si de ce point de vue le marquage doit être spécifique, et donc le traitement documentaire absolument propre à la caste des bibliothécaires, les nécessités du monde ouvert de l'information en réseau sont absolument inverse. Le work-flow, ce traitement électronique du document qui s'enrichit et se modifie au gré des traitements effectués par divers services, et qu'on applique généralement à une entreprise (par exemple une compagnie d'assurance), constitue un excellent modèle de ce que pourrait être une structure d'information commune à tous les acteurs d'un secteur d'activité. Dans ce work-flow universel, les bibliothécaires apparaissent en milieu de chaîne, au lieu qu'actuellement ils sont au bout ou à l'écart, convertissant (le mot a toute sa force) les données dans leur propre idiome, et ne servant à l'extérieur que dans ce même jargon.
2.2.4 Internet et le client universel : vers un modèle unique d'interface utilisateur
La pointe avancée de l'uniformisation des outils (qui ne signifie pas forcément l'unification des cultures et du sens), c'est l'hégémonie définitive, malgré d'inutiles résistances, d'un seul modèle d'interface utilisateur, valable pour tout usage non spécialisé et même pour une bonne partie des autres. Hors du navigateur il n'est désormais point de salut. Le commode est que derrière cette vitrine unique les arrière-cours et les entrepôts peuvent perdurer dans un joyeux désordre, en attendant que quelques programmes d'uniformisation partielle ne fasse leur œuvre.
Cette uniformisation du logiciel client, indépendant de toute plate forme matérielle, institue le Web comme le modèle indépassable de notre temps. Elle oriente toutes les recherches et tous les discours sur la convivialité et le dialogue homme-machine. Elle oblige les bibliothécaires et leurs fournisseurs à s'inspirer des solutions mises en œuvre sur le Web : nous y reviendrons plus bas en 3.3.
La fin des années 1990 a connu en France l'émergence du thème de la politique documentaire, demeuré jusqu'ici scandaleusement discret dans les débats et écrits professionnels. Ceci n'a pas un rapport direct avec le thème qui nous occupe, mais le contexte numérique lui donne à la fois des moyens d'expression et de diffusion et un champ d'application.
2.3.1 Énonciation
L'énonciation de la politique documentaire trouve dans le Web un outil de diffusion efficace. Chaque bibliothèque disposant d'un site peut y publier sa politique, et le site Poldoc (http://www.enssib.fr/autres-sites/poldoc/) sert de fédérateur à la réflexion et à la diffusion.
2.3.2 De la prescription par la sélection à la prescription par l'orientation
Dans la mesure ou le Web représente un gisement d'informations librement accessible, ce qui sera de moins en moins général mais pourrait demeurer massif, ne serait-ce que grâce aux informations publiques y compris de nature scientifique, aux sites associatifs et personnels, et aux produits d'appel, la démarche traditionnelle de sélection négative des documents peut se muer en démarche positive d'orientation indicative : " Vous avez accès à tout mais je vous propose un balisage d'une partie de la Toile ". L'Internet payant réintroduit naturellement une partie des ressources en ligne dans la problématique classique de l'acquisition.
2.3.3 Du " monographocentrisme " à la capture de l'information vivante
Les bibliothèques, leurs grandes institutions, leurs tutelles et leurs fournisseurs ont consentis d'énormes efforts et bâti de considérables systèmes pour traiter les monographies, à commencer par celles qui sont imprimées. Or ces monographies sont pour l'essentiel incapables de répondre à une bonne part des besoins de l'enseignement et de la recherche, mais aussi des demandes et curiosités du grand public. L'information factuelle immédiate, qu'elle soit publiée dans un contexte de périodicité formalisée, sur papier comme en ligne, ou qu'elle soient diffusée ponctuellement, relève si l'on veut être efficace d'autres traitements, d'autres standards, d'autres outils. Ou du moins, s'il faut unifier les outils, peut-être vaut-il mieux traiter tant bien que mal la monographie avec les outils de l'information vivante, que de plier que de plier la seconde aux contraintes de la première.
Et s'il fallait à l'avenir investir du temps et des moyens, peut-être faudrait-il donner la préférence à la capture de l'information vivante qu'au traitement et à la localisation des monographies imprimées.
Sehr viele, und vielleicht die meisten Menschen müssen, um etwas zu finden, erst wissen, daß es da ist.
Beaucoup de gens, probablement la plupart, doivent, pour trouver quelque chose, savoir au préalable que c'est là.
Georg Christoph Lichtenberg (1742-1799)
Sudelbücher
Le raccourci clavier permettant dans la plupart des logiciels bureautiques et dans les navigateurs d'atteindre un mot ou une chaîne de caractère s'énonce " contrôle F " parce qu'il faut appuyer simultanément sur les touches " Ctrl " et " F "... et non " S ". Les anglo-saxons veulent trouver (find) et non chercher (search). Ils parlent de find et de retrieve ou retrieval, ils trouvent et extraient, quand notre vocabulaire professionnel français se cantonne à la recherche : " cherchez ", " outils de recherche ", " recherche documentaire ", etc.
Cet état d'esprit pourrait nous aider à porter davantage d'attention sur les résultats. Les outils de trouvaille sur le Web ont habitué les utilisateurs à trouver toujours ou presque des résultats, même s'il y en a souvent trop. Le bruit si souvent craint est moins dramatique que le silence. Or, quand on est face à un écran de recherche, on ne sait souvent pas quoi chercher, on emploie des mots que la base ne connaît pas. La multiplication des systèmes d'interrogation entraîne une ardente obligation : améliorer le taux de résultat d'une recherche. Cela passe par les classifications arborescentes (voir ci-dessous en 3.3), et par le rapprochement entre les mots de l'utilisateur et ceux de la base. La réponse est toute trouvée : plutôt que ceux d'un langage documentaire précoordonné, n'est-ce pas ceux du document lui-même qui ont toutes chances d'être les plus pertinents ?
La table des matières plutôt que RAMEAU.
2.5.1. Nouveaux publics locaux ?
Chaque fois que les bibliothèques ajoutent un nouveau support, un nouveau service, elles conquièrent un nouveau public. Passons sur l'utopie qui consiste à considérer que ce public élargirait spontanément ses curiosités aux autres supports : prenons-le pour lui-même, et considérons les nouveaux services comme légitimes en eux-mêmes, et non comme des produits d'appel. Nos locaux vont être fréquentés par des publics que nous ne touchions pas, ou que nous touchions plus, et que ne seraient pas venu sans l'offre multimédia.
2.5.2. Public atopique et missions des établissements
Le réseau porte en lui l'abolition des frontières, et pas seulement les frontières nationales. Dès qu'une bibliothèque gère un site Web, elle s'adresse à un public indifférencié et mondial, quelle que soit la mission qu'elle tient d'une tutelle. Or celle-ci tend naturellement à la limiter son rayon d'action au habitants d'une commune ou aux enseignants et étudiants d'une université par exemple, qui seuls justifient la dévolution en moyens humains et matériels.
On peut en tirer quatre conclusions différentes :
Qu'ils soient nouveaux ou non, locaux ou distants, les utilisateurs appréhendent les ressources numériques en ligne d'une façon qui les met en porte-à-faux avec le fonctionnement préexistant des bibliothèques.
2.6.1. Le primaire, pas le secondaire
Ce que les utilisateurs demandent à un écran, c'est de l'information, plutôt que la promesse d'une information. Toute notre informatique a été bâtie sur le catalogue sans accès à l'information elle-même. Il nous faut inverser l'ordre des facteurs. Risquons cette tautologie : l'informatique documentaire c'est désormais : primairement de l'information primaire ; secondairement de l'information secondaire.
2.6.2. Indifférence à la localisation
Il arrive que nous résistions à la réunion sur un même écran de services locaux et distants par l'exclamation suivante : " L'utilisateur va être perdu. Il ne saura plus où il est. "
Considérons plutôt que l'utilisateur se moque de savoir où il est et qui le sert : ce qui seul lui importe c'est l'information. La question posée est une question d'institution, pas d'utilisateur. A une réserve près : s'agissant d'information secondaire, l'utilisateur doit savoir clairement où est localisée la ressource et comment il peut l'obtenir.
Pour tenir compte de ce besoin pratique et, s'il elles y tiennent, ce qui est légitime, pour leurs propres besoins de communication, il importe donc de veiller dans toute information en ligne à signer et localiser clairement, au lieu que trop souvent nous sommes dans l'implicite, comme sur ces affichettes invitant à une kermesse " le 28 juin à la salle des fêtes " sans qu'on sache de quelle année il s'agit et surtout de quelle commune.
Foin donc des adresses relatives : promouvons les adresses absolues.
2.6.3. Le passif et l'actif
La bibliothèque est habituée à fournir une information, non un porte-voix. Or Internet est naturellement un espace d'information et d'expression, ces deux fonctions étant inextricablement mêlées, et perçues comme tel par les utilisateurs.
La difficulté de la capture de l'information diffusée en ligne comme sa volatilité, son instabilité, sa croissance exponentielle et l'énormité des masses atteintes en quelques années de World Wide Web rend définitivement illusoire la notion d'exhaustivité qui fondait le principe du dépôt légal, exhaustivité d'ailleurs partielle puisque limitée à ce qui était reconnu comme publication, ce qui laissait dans l'ombre la littérature grise, mais aussi les tracts, affiches, dépliants et autres feuilles de chou.
Le moment est donc venu pour les bibliothécaires chargés de la conservation de devenir archivistes, et d'apprendre de l'archivistique les techniques de tri de l'information. Ceci vaut pour les établissements chargés de conserver la mémoire du monde ou d'une zone géographique, mais aussi de toute institution qui produit elle-même de l'information numérique.
Les institutions ne sont pas seulement mises en cause dans la définition de leurs missions, que nous avons abordées en 2.5.2.
2.8.1. Vitesse de l'innovation et lenteur institutionnelle
Les innovations technologiques sont continues. Ce rythme effréné est en totale contradiction avec le fonctionnement de la plupart des institutions. Il leur appartient donc de laisser les cellules actives veiller et agir sans les alourdir par des procédures inappropriées, notamment de validation.
Il est clair que tout projet se déployant sur plus de dix ans, entre la conception et la réalisation, est voué à l'inadaptation. Un des drames du projet de la Très Grande Bibliothèque fut d'avoir été conçu cinq ans trop tôt, cinq ans avant l'imprévisible explosion du World Wide Web, quand ce qui relevait encore de l'utopie est rapidement devenu ordinaire.
2.8.2. Le triomphe de la coopération informelle
Ce qui fonctionne dans la période actuelle, c'est la coopération informelle. Cela va des organismes produisant les standards internationaux, comme le W3C (World Wide Web Consortium) ou le ZIG (Z39.50 Implementor's Group) aux initiatives françaises telles que Sitebib (http://www.abf.asso.fr/enrichi).
Or ces groupes informels, loin d'exclure les grandes institutions, les associent puisqu'elles peuvent en être membres.
2.8.3. Le front et l'arrière
Dans la période transition qui a commencé aux alentours de 1993, il y a nécessairement développement inégal. Les uns expérimentent, implémentent, risquent. Les autres observent, attendent, tergiversent. Telle institution est en pointe sur tel aspect, mais temporise sur tel autre.
Cet inégal développement est inévitable. Il est même utile. C'est une sorte de ruse de la raison, une main invisible qui répartit les rôles avec facétie, en ne tenant compte ni de la taille des institutions, ni de leur notoriété, ni même de leurs missions. On n'est pas pionnier de droit, mais de fait.
Troublée par un changement aussi brutal qu'inattendu du décor, la bibliothéconomie est soumise à l'inventaire. Nous avons construit et aimé une bibliothéconomie qui ne sera plus jamais comme avant, qui ne peut sortir intacte de l'aventure.
3.1 Vers deux bibliothéconomies, ou une bibliothéconomie à deux vitesses
Nous allons inévitablement vers une séparation entre deux bibliothéconomies, l'une traditionnelle, l'autre adaptée au nouveau contexte et influencée par lui. Tout l'enjeu de la période est à la fois de laisser se développer l'écart, pour ne pas brider l'émergence du nouveau, et de se préparer à une réconciliation progressive, par la construction d'une bibliothéconomie complète bénéficiant de tout l'acquis de la révolution numérique.
La première césure sépare la lecture publique des bibliothèques d'études et de recherche. Dans les années 1980 et la première moitié de la décennie suivante, les bibliothèques publiques ont en France été pionnières dans l'adoption de systèmes intégrés de gestion de bibliothèque, avant d'être rejointes par les bibliothèques universitaires. La révolution numérique place aujourd'hui ces dernières au premier plan. Non que les bibliothèques publiques se tiennent à l'écart de la révolution numérique. Mais les bibliothèques universitaires sont les premières concernées par la nécessité de traiter en masse ces données, d'accéder aux périodiques en ligne et à leurs sommaires, d'intégrer dans leurs procédures et budgets d'acquisitions des ressources en lignes payantes. En ce sens, elles ont quelques années d'avance sur la lecture publique.
La seconde césure, plus profonde sans doute, concerne le traitement respectif des ressources électroniques et des documents qu'on distingue à tort par l'adjectif " physiques ", c'est-à-dire ceux qui prennent la forme d'objets que l'on stocke et que l'on met à disposition sans que l'accès à leur contenu soit possible à partir d'un écran, ce qui va des volumes imprimés (l'impossibilité est physique) aux cédéroms réservés au prêt (elle découle d'un choix).
Tout laisse à penser qu'a déjà commencé à se développer un traitement spécifique de la ressource électronique en ligne, pour lequel les outils traditionnels, bien qu'utilisables en partie, se révèlent largement inadaptés et peu efficaces.
Le danger serait que s'installe définitivement une bibliothéconomie à deux vitesses, et que les gestionnaires de documentation électronique abandonnent les troupes besogneuses des conservateurs et distributeurs de volumes et autres disques compacts à leurs SIGB(9) traditionnels.
Il est cependant permis d'émettre l'hypothèse selon lesquels les standards et outils inventés pour traiter la ressource électronique trouveront une application pour les documents dits " physiques ". Ils auront ainsi contribué à faire progresser une bibliothéconomie finalement réunifiée.
En 1978 Simon Nora et Alain Minc remirent au Président de la République un rapport intitulé L'informatisation de la société(10). Vingt-deux ans plus tard, il est permis de parler de " bibliothéconomisation " de la société.
3.2.1. Tout est "catalogue"
Quelle que soit son hétérogénéité, on peut voir Internet comme un vaste champ documentaire où les techniques de recherche... et de trouvaille peuvent être mises en œuvre. Les sites Web les plus utilisés sont des moteurs de recherche et annuaires de sites. Ils constituent d'immenses catalogues, ou quasi-catalogues. Par ailleurs de nombreux sites présentent leurs propres instruments de recherche, voire de véritables catalogues, c'est-à-dire des bases de données contenant des informations à transmettre ou des objets à vendre.
Même s'il n'est pas reconnu comme tel ni appelé par son nom (le terme usuel, souvent utilisé à tort, est " moteur de recherche "), le catalogue est omniprésent sur la Toile, qu'on peut voir comme un triomphe planétaire et définitif de la bibliothéconomie.
3.2.2. La bibliothéconomie hors de la bibliothèque
Comme l'a remarqué Réjean Savard(11), les diplômés d'écoles de bibliothéconomie et de sciences de l'information trouvent de plus en plus à se faire recruter hors du champ des bibliothèques, dans nombre d'organismes privés. C'est que les compétences en traitement de l'information concernent des pans de plus en plus important de l'économie et de la société.
Les bibliothécaires et documentalistes sont des professionnels du document structuré. Plus le traitement électronique de l'information s'étend, plus il apparaît nécessaire d'échapper au traitement au coup par coup avec des outils propriétaires pour adopter des standards propres à garantir à la fois un stockage pérenne, une réutilisation sous diverses formes et un accès efficace. Voilà de la bibliothéconomie pure. On en a besoin, bien au-delà du monde des bibliothèques.
Si le monde et d'abord Internet se " bibliothéconomise ", laissons la bibliothèque " s'internetiser ".
Qu'est-ce qu'une bibliothèque recevant du public ? Un bâtiment présentant un accueil avec un panneau d'affichage présentant quelques informations et une liste de services, une salle des périodiques ou kiosque permettant de suivre l'actualité, un fichier manuel ou des écrans donnant accès au catalogue en ligne, enfin et surtout des rayonnages présentant les documents selon une classification systématique : l'usager déambule dans la classification devenue classement.
On peut très bien imaginer le portail d'un site Web de bibliothèque répondant très exactement à ce schéma :
Ce qui est ici proposé, c'est, en particulier pour remédier au syndrome de Lichtenberg évoqué plus haut en 2.2, de remettre l'accent dans nos catalogues sur l'accès systématique, ce que nous avons délaissé depuis que nous ordonnons selon une classification intellectuelle nos collections en libre accès. Ceci sera efficace à condition bien sûr de libeller les indices, divisions et classes en clair.
Nous nous rapprocherions ainsi de ces arborescences de sujets (subjects trees) familiers à tout internaute et qui, n'en doutons pas, non seulement ne dérouteraient pas les utilisateurs, mais encore leur permettraient de davantage... trouver, sans avoir à toutes force à rechercher quelle question poser.
La dialectique du même et de l'Autre, telle que Hegel la développa, nous permet de rendre compte des dernières aventures de la bibliothéconomie.
Ce serait une erreur profonde de penser qu'elle demeurera la même. Nous avons assez démontré en quoi les changements étaient nécessaires et déjà engagés.
Ce serait une erreur tout aussi profonde que de penser qu'elle deviendra autre. Nous avons assez dit en quoi les concepts les plus fondamentaux de la bibliothéconomie, non seulement se trouvaient confortés, mais encore connaissant une extension de leur application jamais égalée.
Ni tout fait la même, ni tout à fait une autre, la " nouvelle bibliothéconomie ", à l'instar de la " nouvelle économie ", connaît un saut qualitatif qui la voit à la fois se renier et se confirmer dans un dépassement - ce que Hegel exprime dans sa langue par le terme de Aufhebung.
La cohérence jouit habituellement d'une connotation positive. On peut, on doit, établir des systèmes, des stratégies, des projets cohérents. C'est du moins une opinion ordinaire.
La période actuelle devrait pourtant nous conduire à tenir des propos inverses. Nous sommes en système ouvert et évolutif. Nul ne peut préjuger de ce qui dans quelques années prévaudra. En conséquence, tout excès de cohérence est dangereux s'il fait obstacle à l'ouverture et à l'adaptation. Tout système complexe et englobant risque de se retrouver rapidement dépassé.
Place aux projets partiels, aux solutions provisoire, aux systèmes ouverts répartis.
Les bouleversements auxquelles les bibliothécaires, qu'ils le veuillent ou non, se trouvent mêlés sont perturbateurs. Voilà pourquoi il est indispensable de rassurer la profession, de lui indiquer en quoi les publics demeurent, en quoi les missions subsistent, en quoi les fondamentaux persistent.
Mais il est tout autant nécessaire d'inquiéter la profession en insistant sur ce qui, dans ses pratiques et ses outils, doit changer.
Ce besoin de réconfort et cette nécessité de l'inquiétude correspondent très exactement à la problématique que nous venons de développer et qui se trouvent donc validée, sinon du point de vue de la vérité, au moins au regard de la nécessité.
C'est un devoir que de veiller car le nouveau sans cesse apparaît. Ç'en est aussi un que d'agir, tant il est vrai que l'histoire n'est pas écrite d'avance, et que l'intervention consciente, délibérée, déterminée et pertinente des bibliothécaires est nécessaire. Si nous le voulons, le nouveau monde ne se fera pas sans nous.
Connaissance et action sont toujours indispensables l'une à l'autre,
comme les yeux et les jambes.Sans jambe, les yeux ne peuvent pas marcher ;
sans yeux, les jambes ne peuvent pas voir.En terme d'ordre à suivre, la connaissance vient en premier ;
Zhu Xi (1130-1200)
mais en terme d'importance, c'est l'action qui a le plus de poids.
Recueil raisonné des propos de maître Zhu
Notes
(1) FID : Fédération internationale de documentation.
(2) Voir Dominique Lahary, Le nouvel âge des catalogues, 1999, http://www.lahary.fr/pro/1999/bruxelles/texte.htm#eventail.
(3) ISBD (ER) : International standard book description (electronic resources)
(4) Expression empruntée au titre d'un roman de Patrice Houellebecq.
(5) On peut entendre ici le mot métier au sens du " métier de l'entreprise " (activité d'une entité ou d'un service) tandis que dans la 3ème partie il sera entendu davantage au sens de groupe professionnel constitué à la fois à partir d'un corpus de savoir et savoir-faire et d'une identité professionnelle.
(6) Le terme souvent utilisé en France de mondialisation est réducteur car il met l'accent sur l'aspect géographique d'un phénomène bien plus vaste, que les Anglo-saxons appellent toujours et à juste titre globalisation.
(7) Formule que j'ai déjà utilisée dans " Du profil de poste au métier ", in : Bulletin d'informations de l'ABF n°164, 1994.
(8) Voir la page de liens du groupe XML de la Concertation pour une information bibliographique enrichie : http://www.abf.asso.fr/enrichi/xmldoc.htm.
(9) SIGB : Système intégré de gestion de bibliothèque.
(10) Simon Nora et Alain Minc, L'informatisation de la société, Le Seuil, coll. Points Politique, 1978.
(11) Réjean Savard, " La formation des bibliothécaires en Amérique du Nord " in : Bulletin des bibliothèques de France, n°1, 2000
(12) Les centres d'intérêt consistent à regrouper indépendamment d'une classification systématique des ouvrages selon des thèmes que les classifications éclatent traditionnellement, comme l'enfance ou la nature.
(13) Sur les pages de vos bibliothèques, liez de préférence à la version française (http://www.yahoo.fr) qui ne donne pas accès aux sites de vente par correspondance d'objets nazis.